Un pied dans la réalité, l’autre déjà ailleurs…
Cette page rend hommage aux personnages historiques ayant réellement existé au cours du XIXème siècle et dans la première moitié du XXème et qui ont servi d’inspiration à certains personnages. Comme vous êtes des grandes personnes, on suppose que vous consulterez un moteur de recherche pour voir de plus près à quoi ressemblent les oeuvres et les personnages cités ici.
– Paul Cézanne (1839 -1906), peintre impressionniste.
Né à Aix-en-Provence, il abandonne une carrière juridique pour se vouer entièrement à la peinture, les profits de son père, commerçant et banquier, lui donnant une marge substancielle de revenus.
Il travaille en autodidacte à partir de 1863. Ses oeuvres sont refusées et décriées dans les salons où il les présente. Il prend alors ses distances avec le milieu de la peinture, et seuls Pissarro, Renoir et Monet lui rendent visite régulièrement. Il travaille en solitaire, en artisan, dans son atelier de Pontoise, puis d’Aix, et en plein-air. Son talent n’est pleinement reconnu qu’en 1893, lorsqu’une rétrospective lui est consacrée et permet à une multitude de jeunes artistes de se réclamer de son courant artistique.
Son oeuvre est emblématique de l’évolution de la peinture entre les courants romantiques ou réalistes du XIXème et la peinture moderne du XXème siècle. Il se détache progressivement de la reproduction vraisemblable de la scène à faire voir pour en faire une nouvelle vision esthétique, notemment par le traitement des couleurs et des volumes géométriques. Ses natures mortes et ses nombreuses vues de la Montagne Sainte-Victoire illustrent son cheminement progressif dans la recherche des formes et des couleurs.
Ses traits de caractère et ses méthodes de travail ont été largement empruntées pour donner une certaine épaisseur au personnage de Jakob Melvany.
– Max Ernst (1891 – 1976), peintre et sculpteur, membre des mouvements Dada et surréaliste.
L’oeuvre de Max Ernst se caractérise dans les années 1912-1930 par des montages ainsi que des collages de photographies ou de formes a priori sans rapport les unes avec les autres. Ils dénoncent dans un premier temps l’étroitesse de vue petite-bourgeoise qui semble alors règner en Allemagne. Après son arrivée en France, en 1922, où il fréquente André Breton et Paul Eluard, ses tableaux et assemblages surréalistes deviennent progressivement des images-énigmes, symboles abstraits de situations oniriques ou de sentiments difficiles à déchiffrer.
Il découvre en 1925 la méthode du frottage de différents supports sur des éléments naturels ou synthétiques. Les effets de matière alors obtenus font surgir dans son esprit de nouvelles compositions visuelles, à la manière de la libre association d’idées chez les surréalistes. Son cycle de grattages Histoire naturelle, entièrement né de son imagination, est un pied-de-nez au positivisme scientifique en vogue à cette époque. La confrontation incessante entre la civilisation humaine et l’exhubérance de la nature transparaît dans la majorité de ses oeuvres.
A partir de 1930, un étrange oiseau-coquillage-sauterelle appelé Loplop, “fantôme privé” de Max Ernst selon ses déclarations, fait son entrée dans un cycle de toiles qui lui est partiellement dédié. Représentant silencieux du peintre, présentateur de ses oeuvres, et narrateur du fil directeur de ses toiles, il joue également le rôle de témoin désolé des ruines et de l’envahissement par la végétation de villes abandonnées par l’homme. Comme un sinistre reflet de la réalité qui l’environne…
Le début de la guerre en 1939 le contraint à s’enfuir aux Etats-Unis, suite à deux arrestations en France, alors qu’il testait une nouvelle méthode en appliquant de la peinture sur une toile par le biais d’une plaque de verre, ce qui lui permet d’obtenir des effets de mousse, de fourrure ou d’eau. Ses tableaux les plus représentatifs sont alors l’Europe après la pluie (1942) et l’oeil du silence ( 1943). Peu de temps après la guerre, il expérimente une méthode de peinture par déversement d’un ou de plusieurs jets sur la toile, une technique proche du dripping de Jackson Pollock.
On vous racontera la suite de la vie de Max Ernst quand on aura avancé un peu plus dans la campagne. Son oeuvre et son cheminement artistique ont inspiré Helga et le Conteur dans leur évocation des oeuvres de Jakob Melvany.
– Constantin Brancusi (1876 – 1957) sculpteur abstrait.
Né dans le hameau de Hobita, près de Targu Jiu en Roumanie, il se forme en Roumanie et aux Beaux-Arts de Paris. S’éloignant de plus en plus de son maître Auguste Rodin, il recherche la puissance d’expression de ses oeuvres dans des formes stylisées et épurées.
Sa première oeuvre d’importance est Le Baiser (1910), placé sur la tombe d’une jeune femme russe qui s’était suicidée par amour.
Il réalise ensuite une série d’oeuvres intitulées “Oiseaux”, où il affine progressivement dans la forme allongée et étirée de l’oiseau prenant son vol la quête de la spiritualité et du bonheur.
A la demande des femmes du comté de Gorg, il entreprend à partir de 1935 un ensemble de trois monuments représentant les grandes étapes de la vie : la Table du silence, la Porte du baiser et la Colonne sans fin. La Table du silence est une table basse et ronde en pierre, entourée de douze tabourets taillés dans la même matière. La Porte du baiser reprend le thème du Baiser de 1910, tout en démultipliant les bustes accolés, et en y ajoutant le motif de l’oeil central unique. Enfin, la Colonne sans fin reprend le mythe de l’Axis Mundi : un grand pilier soutenant la voûte céleste et faisant se rejoindre terre et ciel.
Cet artiste et ses oeuvres ont très librement inspiré au MJ le personnage de Georg Stanis ainsi que le titre du scénario où ce dernier apparaît.
– Alexei Ivanovitch Rykov (1881-1938), homme politique et diplomate russe.
Il apparaît en tant que personnage historique ( donc avec des traits fictifs) dans le scénario Axis Mundi de Redux. De plus une description plus détaillée lui est consacré dans la partie de ce site consacrée aux PNJs.
– Gitta Mallasz (1907 -1992), écrivain.
Gitta Mallasz est une jeune femme née dans une famille aristocrate austro-hongroise au début du XXème siècle, son père était un officier de haut rang dans l’armée. Elle entreprend des études à l’école des arts décoratifs de Budapest. Très douée pour la natation, elle devient championne de dos crawlé à la fin des années 1920. Elle se lie avec un petit groupe d’amis dont les professions sont également liés à l’esthétique. Pendant la deuxième guerre mondiale, GItta doit protéger ses amis, qui sont de confession juive. Ils trouvent une maison de confection installée dans un couvent dans les environs de Budapest.
Lors d’une conversation au sujet de leurs difficultés personnelles, liées au contexte tragique de l’époque, une de ses amies, Hanna, l’avertit qu’elle ne maîtrise plus ses paroles et qu’un “Ange” parle à sa place. S’en suivent pendant dix-sept mois des dialogues, entre “l’Ange” et les membres du petit groupe, d’une portée spirituelle universelle, où apparaissent néanmoins des élements de culture chrétienne et juive. Ils sont transcrits par Gitta dans des cahiers noirs.
L’armée nazie découvre le couvent, les amis de Gitta ainsi que les autres Juifs réfugiés dans ce couvent sont déportés et exterminés. Gitta, restée en Hongrie, subit le régime diactatorial russe.
Elle s’enfuit pour la France en 1960, où elle trouve un mari. Elle s’attèle, entourée d’un nouveau groupe, à la traduction des Dialogues, qui sont publiés en français en 1976. L’intérêt du public pour son parcours et ce texte est très important.
L’aventure spirituelle de Gitta Mallasz a inspiré en partie le personnage de Luminita Carnatar.
– Gilberte de Courgenay (1896 – 1957), serveuse.
Elle est serveuse dans le restaurant de ses parents, dans la petite ville suisse de Courgenay, dans le canton du Jura suisse pendant la première guerre mondiale. Sa connaissance de l’allemand lui permet de servir de traductrice entre les troupes parlant l’allemand et les autorités communales. Comme elle est mignonne et sympathique, un soldat ayant des talents de compositeur lui écrit une chanson qui deviendra célèbre.
Elle représente pas mal l’atmosphère de l’auberge encore inconnue die stille Nacht, quelque part en Suisse.
– Pyotr Lazarevitch Voykov (1888 – 1927), diplomate soviètique.
Fils d’un ingénieur des mines russe, Voykov est attiré très jeune par les idéaux révolutionnaires de son époque, et rejoint le parti des Mensheviks dès l’âge de 15 ans. Son comportement brutal ainsi que ses positions politiques radicales le condamnent à l’exil, mais il ne tarde pas à revenir en Russie après un court séjour universitaire en Suisse. Il devient alors membre du parti Bolchevique et se voit confier le titre de Commissaire du Peuple Chargé de l’Approvisionnement Gouvernemental pour la région de l’Oural, sous le nom de code ‘L’Intellectuel’.
Devenu un membre important du Soviet de l’Oural, il participe à la gestion des fermes de la région, et use de son influence après la Révolution d’Octobre afin de fournir à ses supérieurs les moyens d’exécuter le Tsar et sa famille. Il réquisitionne notamment 500 litres d’essence et 800 kg d’acide sulfurique, qui l’aideront à se débarrasser des cadavres. Une fois ce forfait accompli, il retourne à Moscou en 1920, où on le récompense en lui faisant présider les enchères destinées à revendre les possessions de la couronne russe, dont une bonne partie de l’immense collection d’Oeufs de Fabergé qu’Alexandre III et Nicolas II avaient accumulée au fil des années.
Nommé ‘représentant plénipotentiaire’ de l’URSS en Pologne en 1924, il finit par être assassiné en 1927, sa mort provoquant un terrible incident diplomatique entre les deux pays. Bien que l’identité de son assassin ait été modifiée dans le cadre de ReDux, la raison même de sa mort demeure presque la même que dans la réalité. En effet, FimbulVetr souhaitant venger l’exécution de la famille impériale tout en semant le trouble au sein de l’échiquier politique européen.