Le Miroir des Mondes
Mardi 25 novembre 1997
Quelque part dans Strasbourg
J’étais rentrée chez moi à Paris pour le week-end, séchant quelques cours afin de disposer d’un peu plus de temps à passer avec ma famille que je n’avais tout de même pas vue depuis deux mois. Laurent s’était dégotté de nouvelles cassettes grâce à son pote au Japon, et on avait squatté le scope tout le samedi à mater Slayers, une série d’heroic-fantasy qui venait de passer à la TV là-bas et m’avait bien fait marrer, même si je n’entravais rien aux dialogues, tellement l’héroïne magicienne et son comparse le guerrier étaient des crétins finis. Promis, je te l’achète dès que ça sort en français ! m’a même dit Marmotte avant que je reparte à la gare de l’Est – pas la peine de choper un avion pour un week-end de quatre jours. Mais je dois avouer qu’en lisant les journaux ce même lundi après-midi, je me suis sentie un peu frustrée, parce que j’avais raté le plus intéressant : le bordel à Strasbourg.
Ce qui dans les journaux avait été relaté comme un tremblement de terre avait en fait été un gigantesque black-out qui, durant 48 heures, avait littéralement rayé Stras’ de la surface de la Terre, l’envoyant promener dans ce truc que les autres mages appellent l’Umbra proche et auquel j’ai pas encore tout compris, sinon que ça peut être assimilé au monde des Esprits. Les membres de la Confrérie de la Lune Chantante, alias la Fondation hermétiste de la ville, avaient tout vu, bien sûr, et ce qui s’était passé au cours de ces deux jours dans les rues leur avait foutrement foutu la pétoche, au point qu’ils se sentent obligés de se tourner vers les autres Trads pour faire le ménage là-dedans.
En temps normal, j’ai pas beaucoup de contacts avec l’Ordre d’Hermès ; en plus de ça, les Hermétistes de Strasbourg sont connus pour être parmi les plus coincés – tout pour plaire, quoi – et je me dis que si tous sont comme ça, leur tradition risque de partir en couilles avant la prochaine fin de siècle. Cependant, ils ont cette fois jugé utile de faire appel aux bons service des AV pour débrouiller cette obscure affaire sentant fortement le pâté moisi – loin de moi de me vanter (enfin, je dis ça pour la forme…), mais c’est vrai qu’on n’a pas notre pareil pour avoir très très vite accès aux infos nouvelles, et aux pas nouvelles également. J’ai donc été impliquée un peu malgré moi dans cette histoire à cause de deux éléments : je suis une AV, et je connaissais Kopaczek, qui avait disparu depuis le retour à la normale (même qu’il était injoignable, que son Trin ne répondait plus, et qu’il n’y avait plus personne dans sa planque) et que la Confrérie soupçonnait d’avoir joué un rôle dans tout cela. Ils pouvaient bien raconter tout ce qu’ils voulaient et donner toutes les excuses possibles, moi je savais parfaitement pourquoi j’étais là.
En quelque sorte, les Herm avaient besoin d’éclaireurs ; malgré leurs grands airs supérieurs – genre On fait juste appel à vous parce qu’on a de notre côté mieux à faire – je comprenais très bien qu’ils étaient dans la daube et n’avaient pas trop le choix. C’est ainsi que je me suis retrouvée route de Schirmeck par un froid matin de novembre, dans le vieux bâtiment de l’association des Fils de la Lune (la couverture officielle de la Fondation : un respectable établissement spécialisé en taromancie, chiromancie et autres sciences occultes, fréquenté par toutes les mémères de la ville), en compagnie d’un XTC complètement allumé du nom de Yann Richeman, qui visiblement ne venait pas du tout d’Alsace mais devait avoir lui aussi ses intérêts dans l’affaire, sinon il aurait pas été là.
Un rapide briefing dans une salle humide puant la mousse nous a fait comprendre l’ampleur des dégâts passés et présents. Pour on ne sait quelle raison (enfin, j’avais ma petite idée là-dessus…), l’épicentre du phénomène s’était situé au niveau de l’immeuble abritant la Sebek S.A., une entreprise construite sur la rive derrière le Parlement Européen, et contrôlée en réalité par nos bons amis d’Itération X ; les Herm soupçonnaient l’une de leurs expériences d’avoir mal tourné, et le black-out qui s’était ensuivi avait semble-t-il donc projeté la ville dans l’Umbra proche, ou quelque chose y ressemblant de très prés (sacrément foirée, leur expérience). Les mages du coin s’étaient vite retrouvés avec un déferlement de griffons et autres joyeuses crétures mythologiques sur les bras – je peux dire sans même y avoir été que les Fireballs ont volé bien bas pour s’en débarrasser, surtout que le Paradoxe n’affectait temporairement plus la zone – et tout ce bazar avait en plus de ça eu l’effet pervers de provoquer pas mal d’Eveils spontanés chez les Dormeurs. A côté de ça, les gars de chez Big Brother étaient dans tous leurs états, et ne chômaient pas depuis deux semaines pour rétablir la situation. Ils se débrouillaient d’ailleurs pas mal (pour une fois que ces satanés Technos sont utiles à quelque chose…), parce que tout le monde avait gobé le bateau du tremblement de terre, et les gens sur place paraissaient ne se souvenir de rien. J’avais pu le constater moi-même, ne serait-ce qu’en tapant le carton avec Dom, Sacha et Aurélie.
Les Hermétistes, eux, n’avaient rien oublié, surtout après la chasse aux bestioles de tous poils qu’ils avaient due effectuer. D’après eux, dans le même temps, l’unique Choriste de la vile, un dénommé Ivan, qui était quelque chose comme sonneur de cloches ou organiste à la cathédrale, était parvenu à amener dans les locaux de la Sebek un petit groupe de mages qui s’était chargé de juguler le phénomène. De ces cinq mages, quatre avaient disparu : un XTC, Carter Maxcellin, une Verbena du nom de Rhiannon, un Euthanatos prénommé Ezéchiel Darambo, et l’AV Christophe Schmidt, petit génie de l’informatique… et apprenti de Simon (c’est vrai, maintenant que j’y repense, on l’avait plus vu depuis un bon bout de temps, le père Schmidt). Le dernier d’entre eux était un Akashite se taxant de l’appellation “chasseur de démons” ; cet homme, Yoshi Yamazaki, nous a d’ailleurs contactés quelques heures plus tard, Yann et moi. C’est lui qui nous a appris que Simon n’avait pas survécu au bordel local, vraisemblablement abattu par un certain Vittorio Gabacce, un homme de Guido Sardenia (le PDG de la Sebek) ; mais il ne s’est pas vraiment révélé prodigue en infos supp, surtout concernant son retour, et je ne sais pas trop pourquoi il nous a laissés en plan avant de nous avoir donné une piste plus consistante. Bizarre, ce gars.
En bref, la Confrérie ne nous demandait rien de moins que de partir en éclaireurs afin d’apprendre ce qui s’était réellement passé, et voir surtout si le phénomène risquait de se reproduire ou d’avoir d’autres répercussions à long terme. J’ai l’air de causer de tout cela à la légère, mais le fait est que les Hermétistes de Strasbourg ne semblent pas très doués lorsqu’il s’agit d’aller sur le terrain (c’est vrai, en robe de bure, c’est pas pratique…) ; en tous cas, ils ne doivent sans doute pas se rendre à la fac par le point de Correspondance en ressortant par les WC du troisième, comme cela m’arrive parfois quand je rate le bus.
C’est ainsi que je me suis retrouvée à sécher une nouvelle fois les cours, ce matin du 25, pour monter dans la Coccinelle d’un jaune pisseux servant de voiture à Yann et faire un tout du côté de la Sebek, parce qu’il fallait bien commencer par quelque chose. L’annonce de la mort de Simon me troublait et m’attristait beaucoup ; je ne savais ni quand, ni vraiment de quelle manière il y était passé, en définitive, mais ça fait toujours mal d’apprendre ce genre de nouvelles. Surtout qu’il y a à peine deux semaines, je papotais encore avec lui dans la Toile. En fait, j’ai passé une bonne partie du trajet à faire la conversation à Yann pour me changer les idées –je dis bien faire, car il avait dû encore s’envoyer quelque chose de pas net dans les bronches avant de partir pour avoir l’air autant dans le pâté ; après quoi, renonçant à tirer quoi que ce soit de lui, je me suis penchée sur mon Trin pour essayer de trouver d’autres infos sur cette affaire. Par la même occasion, comme assez souvent lorsque j’ouvre mon portable, Audrinn est venu me faire un ch’tit coucou et, après un peu de papotage, m’a proposé de me faire signe s’il arrivait à trouver quelque chose d’intéressant. Je dois dire que nous nous entendons bien, tous les deux, même si Audrinn ne m’apparaît que par ordi interposé – il me certifie qu’il a une autre forme dans la Toile Numérique, mais je ne m’y suis pas encore projetée pour le voir, parce que cette fichue barrière de l’Hexagone m’en empêche.
Enfin, pour en revenir à ce que je disais, je venais de ranger mon portable lorsqu’on est arrivé devant le siège de la Sebek. L’immeuble avait été pas mal dévasté au moment de ” l’accident “, et le coin grouillait non seulement de flics, mais aussi de types un peu plus inquiétants qui, au vu de leur taille et de leur carrure, devaient selon moi être des Marks, surtout qu’ils avaient à peu près chacun la même tête de Schwarzie dans Terminator. J’aurais bien aimé aller jeter un coup d’œil à l’intérieur, mais une intervention de ce type était légèrement casse-gueule ; le problème, c’est que traîner plus de cinq minutes dans le coin, ça allait attirer l’attention.
C’est là qu’est arrivé un truc bizarre. Alors qu’on passait au croisement, mon regard fut subitement attiré par un motard arrêté au feu. Le gars en question n’avait rien de spécial dans son apparence ou son attitude, mais en cet instant, nous étions si proches de lui que l’évidence même de sa nature me frappa. La Sensation. Cet homme-là était l’un des nôtres. Dans un réflexe, j’ai crié à Yann de s’arrêter ; et Yann, qui était toujours autant dans la lune qu’avant, n’a rien trouvé de mieux à faire que de piler près du trottoir. Bon, d’accord, c’était ma faute. Mais quand même.
” Je peux savoir ce qui te prends ? ” s’exclama Yann en se tournant vers moi. Il avait l’air un peu réveillé, maintenant, et une fois de plus, devant ses longs cheveux bruns emmêlés et sa petite barbiche, je ne pus m’empêcher de me dire qu’il ressemblait à une sorte de hippie vaguement sataniste sur les bords.
” Pour le cas où tu n’aurais rien remarqué, y a un mage arrêté au feu !
– Oui, et alors ?
– Alors, je croyais qu’on était les seuls à traîner sur le coup de la Sebek ? ”
Cette fois, Yann vit où je voulais en venir, et bondit hors de la voiture en même temps que moi. La questions que je me posais était la suivante : pourquoi ce mage restait-il là, à observer le bâtiment techno, et dans quel but ? Je ne marche pas aux coïncidences – les coïncidences, de toutes façons, c’est rien que de l’Entropie. Et quand je vis que le motard nous regardait approcher, je compris que lui aussi nous avait reconnus comme ce que nous sommes réellement.
Un instant de flottement, quelques secondes de silence ; nous restons face à face, à nous observer l’un l’autre. Le motard a enlevé son casque, et je vois maintenant qu’il s’agit d’un jeune homme entre vingt et vingt-cinq ans, au nez aquilin et au visage chafouin, encadré de longs cheveux noirs filasses, où brillent des yeux vert émeraude. Quelque chose d’étrange en lui, me confortant dans mon impression première. Et au bout d’un moment, la question fatidique, car je décide de tenter le tout pour le tout :
” Salut ! Qu’est-ce que tu fais là ? ”
Il m’a lancé un regard impénétrable, indéchiffrable.
” La même chose que vous, je suppose…”
Il était méfiant, ce que somme toute je trouvais assez normal après s’être ainsi fait aborder par deux inconnus dans un quartier que l’atmosphère autour de la Sebek rendait même plutôt inquiétant. N’importe quel mago passant dans le coin aurait dû être complètement bouché pour ne pas remarquer toute la Quintessence se baladant au niveau de l’entreprise, sous un ciel plombé chargé de promesses de pluie.
” T’observerais pas ce machin, par hasard ? ” j’ai dit en désignant du coin de l’œil ledit bâtiment pour noter sa réaction. Un haussement d’épaules ; mais à son attitude, c’était plutôt comme si ce geste s’adressait à une autre personne qui se serait trouvée à côté de lui.
” Non, je dis ça parce qu’un mage qui traîne dans le secteur, c’est un drôle de hasard…
– Un… un quoi ? ”
Cette fois, il eut vraiment l’air étonné, comme s’il ne savait pas de quoi je voulais causer. Décidément, ce jeune homme était bien intriguant – et il avait une nette tendance à parler tout seul, puisqu’il marmonnait de nouveau quelque chose, légèrement tourné vers le côté.
” Je suis un quoi ? ” répéta-t-il en revenant à moi, et je me suis demandée s’il était sérieux ou s’il se payait vraiment ma tête. Puis : ” Mais non, je la connais pas, c’te nana ! Arrête de me regarder comme ça, tu le sais aussi bien que moi ! ”
Yann haussa les sourcils, l’air de se dire Ce mec est complètement à la masse. Mais c’était un mage. Et s’il parlait ainsi à quelqu’un d’invisible, il n’y avait pas 36 solutions. Visiblement, Yann ne devait pas trop avoir de contacts avec son Avatar, car sinon il aurait aussi pensé tout de suite à ça.
J’eus un sourire malicieux. ” Dis… Tu parles à qui, à toi-même ou à ton Avatar ?
– Mon quoi ?… Mais non, Janus, je sais pas de quoi elle cause !…”
Notre nouvel ami paraissait ne rien comprendre, ce qui me laissait à penser qu’il s’agissait d’un Orphelin, un mage sans Tradition, et qu’il valait mieux ne pas le planter sur le trottoir, au vu et au su des Technomanciens grouillant pas loin de nous. Mais on ne pouvait pas trop s’éterniser dans le quartier : les flics, en face, allaient bientôt commencer à se poser des questions, surtout que notre illustre inconnu se trouvait toujours sur sa moto, arrêté devant le feu qui était bien passé quatre fois au vert depuis, et que la Coccinelle était un peu pas trop bien garée. Lorsque je vis qu’un des policiers nous observait, je me rapprochai de l’Orphelin et dit bien haut :
” Ecoute, c’est super de s’être retrouvés comme ça ! On va aller boire un pot, OK ? On a un tas de trucs à se raconter ! ”
Le gars était pas con, il a tout de suite compris. La méfiance entre nous était un peu retombée ; je ne percevais rien de mauvais en lui, et de son côté, il paraissait maintenant curieux de poursuivre la discu et d’en apprendre un peu plus. Un bar nous semblait un endroit idéal pour être un peu plus tranquilles – d’accord, y a beaucoup de monde, mais j’allais pas non plus l’emmener direct dans mon salon – et c’est ainsi qu’une dizaine de minutes plus tard, on était assis à une table, au fond du café de la Poste, avenue de la Robertsau, bien à l’abri du froid.
” Bon, on pourrait peut-être se présenter, maintenant ? ” commença notre inconnu alors que le patron du bar, un gros gars moustachu un peu rougeaud, allait préparer les trois cafés en commande.
– Très juste. Je m’appelle Anna. Lui, c’est Yann. Et toi ?
– Philippe Nerval. Etudiant en éthnologie.
– Et mage à ses heures perdues.
– Oui, bon, d’accord ! C’est quoi toutes ces histoires ? Je suis le seul à rien savoir, ici !
– T’as déjà entendu parler des neuf Traditions ? ”
Philippe secoua la tête ; effectivement, il avait vraiment l’air de ne rien savoir, et je me suis alors employée à lui expliquer dans les grandes lignes le rôle des Trads, de la technocratie, et ce qu’être mage signifiait en réalité. Ca n’a pas été trop dur à faire – Kat et moi, on avait déjà eu l’occasion de s’entraîner à ce genre de démonstration face aux jumeaux. Je ne me suis interrompue que lorsque le patron est venu nous amener nos cafés et se faire payer. De temps à autre, Philippe échangeait quelques mots avec Janus – à ce que j’avais compris, c’était son Avatar, qu’il avait toujours vu à ses côtés en permanence depuis qu’il était gosse… et qui ne devait pas toujours être très facile à vivre ; heureusement que je ne pouvais voir et entendre ses commentaires sans doute déplacés. Philippe, lui, était très curieux, posait plein de questions, et il m’apparaissait de plus en plus nécessaire de l’emmener faire un tour à la Fondation, ne serait-ce que pour éviter de le laisser tomber entre les mains des Technos, et parce que lui aussi voulait découvrir ce qui se cachait derrière les activités de la Sebek.
” Alors vous deux, si j’ai bien compris, vous faites partie des Traditions ? ” dit-il en désignant de la main Yann, qui restait assis, silencieux, l’air quelque peu troublé.
– D’une Tradition. On ne fait pas partie de toutes en même temps. Mais…”
Un bourdonnement en provenance de mon sac m’a interrompue ; j’ai fait signe à Philippe de ne pas bouger, ai sorti mon Trin, que j’ai posé sur la table devant moi pour causer avec Audrinn. Philippe, intrigué, avait fait le tour de la banquette pour voir ce que c’était que ce drôle de Smiley apparu sur l’écran.
J’AI TROUVE QUELQUES TRUCS INTERESSANTS, ANNA, commença Audrinn, les mots s’affichant dans un flash sur l’écran. MAIS JE TE PREVIENS, CA POURRAIT ETRE UN GROS MORCEAU…
Dans le genre ?
DANS LE GENRE, TU VAS T’ATTIRER DES ENNUIS..
Pas grave ! Fais voir..
Audrinn me fit donc part de ce qu’il avait découvert. Au milieu de choses et d’autres que je savais déjà concernant l’affaire, j’ai ainsi appris que l’associé de Christophe, ce pitre de Samuel, tellement doué que c’était une sacrée perte de ne pas le compter dans nos rangs, avait visiblement terminé à l’hosto à cause de ses affiliations magyques – pauvre Sam, tout ça parce qu’il bossait au magasin avec Chris. Y en a qui ont vraiment pas de bol dans la vie. De plus, Audrinn avait farfouillé là où il ne fallait pas ( qui a dit : Tel mage, tel Avatar ? ), et mis la main sur une adresse qui pourrait peut-être nous être utile.
IL Y A UNE ENTREPRISE DU CENTRE-VILLE QUI COLLABORE AVEC LA SEBEK – AUSSI UN TRUC VENU DES USA, LA SYREX INC. JE NE SAIS PAS TROP ENCORE A QUEL NIVEAU, PARCE QU’EN FAIT, JE NE DEVRAIS MEME PAS ETRE LA. APPAREMMENT, C’EST UNE BOITE CONTROLEE PAR LES PROGENITEURS.
Et tu as une adresse ?
OUAIS. LE SIEGE EST AU 5, RUE…
Audrinn s’interrompit un instant ; durant quelques secondes, l’écran se couvrit de points de suspension. Puis :
DESOLE. L’INFORMATION A ETE EFFACEE. FAUT QUE JE TE LAISSE, JE CROIS QU’ON M’A REPERE.
Merde. Ben, bonne chance. Je sais pas si je peux vraiment t’aider, là. Enfin, merci pour les infos…
DE RIEN. CIAO.
Une main pixellisée apparut sur l’écran, me fit un petit signe, et disparut en même temps qu’Audrinn.
” Marrant, ce programme ! ” fit remarquer Philippe derrière moi, et je levai le nez. ” Ca sert à quoi ?
– C’est pas un programme, c’est Audrinn. Mon Avatar. Toi t’as Janus, ben moi c’est Audrinn…”